Les hommes ont recours au parfum depuis l'Antiquité, que ce soit pour un usage profane ou sacré. Il sert aussi bien à purifier un temple pour honorer les dieux que pour la mise en beauté. On lui prête également des vertus thérapeutiques.
Les premiers flacons de parfum ont été retrouvés chez les Égyptiens du quinzième siècle av. J.-C. Ils sont d'abord façonnés en argile, en bois, en céramique, en métal ou en pierre. À la hauteur de leur précieux contenu, leur apparence fait déjà l'objet d'un soin particulier. Ils prennent la forme d'amphores, d'animaux sculptés, ou encore de têtes de guerriers ou de divinités. En Grèce antique, ce contenant se pare en outre de coquillages et de pierres précieuses. La technique du verre soufflé apparaît à l'époque des Romains. Ils l'utilisent alors pour créer des flacons aux couleurs variées et aux formes sophistiquées, destinés à l'élite, tandis que la classe moyenne se contente de flacons en faïence.

Au Moyen-Âge, les flacons sont sertis d'or, d'argent ou de pierres précieuses. Cette époque voit apparaître et se développer le verre soufflé vénitien, aux multiples couleurs. Les artistes de l'île de Murano inspirent plus tard les verriers de Bohème qui développent leur propre style.
Inventé au dix-septième siècle , le cristal rejoint la liste des matériaux disponibles. Il devient vite synonyme de luxe en raison de son éclat exceptionnel. Plus tendre que le verre, il permet de tailler des formes et des motifs d'une finesse exquise.
Au dix-huitième siècle, les dames raffolent des scènes miniatures peintes sur l'email et la porcelaine dont sont constitués leurs accessoires de beauté. À cette époque, elles achètent les flacons séparément, les jus étant vendus dans des fioles sans caractère.
À l'aube du vingtième siècle, les techniques de fabrication des parfums changent, obligeant les parfumeurs à procéder à l'embouteillage dès l'usine. Les flacons deviennent alors partie intégrante de l'identité des parfums qu'ils contiennent. Les maisons les plus luxueuses font appel au maître verrier René Lalique ou encore à la cristallerie Baccarat pour créer des écrins de prestige. Les designers rivalisent de fantaisie pour surprendre et séduire les yeux avant même de captiver le nez.
« Le flacon doit dépasser le stade de récipient pour se placer en objet d'art. On le regarde, le prend, le touche, l'emporte... » (Jean-Paul Gaultier)